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Les abus subis par Benoît R. ont été contestés par Bernard Preynat, indique son avocate Me Agathe Morel alors que l’expert psychologue ne l’a pas considéré comme affabulateur.
Après ce procès, il sait qu’il va devoir continuer à avancer. Benoît a été une des rares victimes à accorder son pardon à l’ex-prêtre. « En vous pardonnant, il vous a accordé une part d’humanité, peut-être parce qu’il a perçu une porte entrouverte. »
Me Célérien, avocate de Stéphane S., entame sa plaidoirie en expliquant pourquoi ce procès est « hors normes »: par le nombre de victimes, leur âge, le contexte et la personnalité de l’agresseur.
«Preynat était un chasseur prédateur qui n’avait qu’à se servir. Au lieu de s’éloigner de son gibier, il a anticipé sa propre criminalité. Il a utilisé le bon Dieu sans concession ! »
Son client a souffert d’inhibition sexuelle et sociale. Son traumatisme, estime-t-elle, doit être indemnisé à hauteur de plus de 10 000 euros.
Conseil d’une autre victime, Martine Bouchet s’est élevée contre cette omerta qui a retardé la cicatrisation des victimes : « Pour éviter le scandale, on a laissé l’infection se propager, on a étouffé l’affaire et on l’a réglée en interne ! (…) Quel drame que Rome ne vous ait pas mis hors d’état de nuire alors que vous étiez identifié comme un danger ! Rien n’a été fait pour protéger ces enfants ! »
Elle a cette question glaçante : et si Alexandre Hezez n’avait pas parlé ? Elle détaille ensuite les abus subis par son client de l’âge de 8 à 12 ans, cette perversité et ce cynisme de cet homme qui lui enseignait le catéchisme : « Jean-François pleurait tous les soirs dans son lit ne comprenant pas pourquoi il ne parvenait pas à protester. »
Moment poignant quand elle énumère les prénoms de ces petits scouts sans défense. À plusieurs reprises, elle a souligné le rôle bienfaiteur pour son client de La Parole Libérée.
Pour conclure sa plaidoirie, elle a lancé un appel aux parents : « Apprenez à vos enfants à ne pas accepter l’inacceptable. Dites leur que leur corps est sacré !»
D’emblée, Emmanuelle Haziza, avocate de Pierre-Emmanuel Germain-Thill, reproche au prévenu son attitude au procès : « À 40 ans, mon client avait rendez-vous avec son passé, mais c’est un rendez-vous manqué ! Monsieur Preynat, vous n’avez pas libéré votre parole, vous n’avez pas libéré votre conscience ! Il a essayé de redorer son auréole en se cherchant des excuses. Encore aujourd’hui, il est égal à lui-même : un manipulateur. »
Son client a été agressé sexuellement une cinquantaine de fois.
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